Transe générative
La transe générative est le nom donné par Stephen Gilligan à une transe qu’il qualifie de troisième génération. Cette forme de transe ne s’oppose pas mais prolonge le travail d’Erickson, dont Gilligan a été l’élève, et de son travail Betty Alice Erickson, la fille de Milton Erickson, écrit : "riche de perspectives nombreuses et nouvelles. Mon père en aurait été fier !"
L’hypnose de 3ème génération
L’hypnose de première génération correspond à celle pratiquée initialement puis abandonnée par Sigmund Freud, en raison de son caractère autoritaire, et malheureusement encore la plus connue du fait de son utilisation dans l’hypnose de spectacle !
L’hypnose a retrouvé tout son intérêt thérapeutique avec Milton Erickson, pour qui l’inconscient avait une sagesse créatrice. Dans ce cadre, la transe est le moyen de mettre en retrait le conscient, de le court-circuiter en le surchargeant, par la confusion, la dissociation... afin de dialoguer directement avec l’inconscient pour s’appuyer entièrement sur les capacités créatrices de ce dernier. Or si la pratique de Milton Erickson a tellement été étudiée, c’est en raison justement de sa capacité personnelle, de ses capacités tellement exceptionnelles, à réaliser cela : entrer en contact avec l’inconscient du sujet, avec son propre inconscient évidemment, mais également son conscient à lui. Le conscient du sujet en revanche est alors davantage considéré comme une nuisance que comme une partie intégrante de la transformation opérée.
L’hypnose de troisième génération en revanche considère que ce point de vue négatif envers le conscient du sujet n’est ni nécessaire ni utile. La transe générative recherche une conversation entre l’esprit conscient intelligent de la personne et l’esprit inconscient créatif. Cet objectif d’un équilibre nouveau entre le conscient et l’inconscient rejoint ainsi tout le travail de Carl Gustav Jung (sur lequel repose ma pratique du rêve éveillé) sur la conjonction des opposés et le principe d’individuation.
- Apporter plutôt que retirer à la conscience la puissance créatrice de l’inconscient
Déroulement d’une séance d’hypnose générative
Bien souvent, l’hypnose est fantasmée comme un moment d’inconscience durant lequel l’hypnotiseur peut entrer dans la tête de la personne hypnotisée, prendre son contrôle et lui faire faire n’importe quoi (fantasmes nourris par l’hypnose de spectacle notamment).
En hypnose générative, ces craintes ne peuvent en aucun cas se confirmer puisque le sujet participe avec toute la puissance de son conscient à la séance. Plutôt que de rechercher un corps inerte, l’hypnose générative s’appuie sur l’intelligence somatique et propose donc généralement une posture assise, le dos droit, pour soutenir cette conscience incarnée.
Puis l’hypnotiseur accompagne le sujet dans la définition de son objectif, de son intention, puis l’aide à se centrer, et à se connecter à toutes les ressources dont il dispose sans parfois même en avoir conscience. Et progressivement durant la transe, l’hypnotiseur invite le sujet à s’ouvrir consciemment à toutes ses ressources, aux capacités créatrices de l’inconscient, afin que les deux opposés, le conscient et l’inconscient, se restructurent autour de l’objectif énoncé.
Cette expérience va générer une nouvelle identité, une nouvelle façon de voir le monde et d’être au monde, en utilisant non pas le génie du thérapeute, mais la magie portée par chacun de nous, celle de la vie, du Soi, qu’importe le terme, celle qui se dévoile à chaque séance.